Budget du Québec et consommation: Le faux calcul du ministre Bachand

samedi 3 avril 2010 7 h 40 min par Benoit Duguay.

Pour faire suite à ma chronique radio du jeudi 1er avril sur le même sujet, voici quelques éléments de réflexion.

Le ministre Bachand se leurre lorsqu’il croît qu’une augmentation de la TVQ et de la taxe sur l’essence fera rentrer plus d’argent dans les coffres de l’état; c’est un raisonnement erroné que font souvent les gouvernements.

Dans les faits, de nombreux consommateurs ont déjà un budget très serré; ne pouvant payer la dépense excédentaire de centaines de dollars de plus par année que représentent ces augmentations de taxes, ils adopteront des tactiques pour diminuer leurs dépenses : 1. Réduction de l’achat de certains biens et services; 2. Achat à l’extérieur du Québec; 3. Achat de biens et service sur le marché noir pour éviter de payer les taxes.

Je ne préconise pas l’utilisation de ces tactiques, parfois illégales, je ne fais que relater ce qui se passe à chaque fois que le gouvernement augmente indûment la charge fiscale, en particulier au Québec où le citoyen est déjà le plus taxé en Amérique du Nord. En définitive, il y a gros à parier que l’état québécois verra ses recettes fiscales diminuer.

En outre, la crise économique a été dure et la reprise est encore fragile; d’ailleurs, il n’y a pratiquement pas de création d’emploi. Toutes ces augmentations de taxes et de tarifs risquent fort de tuer la reprise dans l’œuf.

La solution au déficit du Québec ne réside pas dans une augmentation des revenus de l’état mais dans une réduction substantielle de la facture des programmes sociaux qui s’élève à 16 milliards de dollars de plus que la province voisine, l’Ontario. Nous n’avons plus les moyens de nous payer ces privilèges. Par exemple, le programme de garderies à 7$ par jour, dont le coût réel est de 45$, représente à lui seul une dépense de plus de 2 milliards de dollars pour l’état québécois. C’est absurde!

Pour ce programme, je propose quant à moi que accès à une garderie soit sans frais pour les personnes les plus démunies, par exemple les mères monoparentales dont les revenus frôlent le seuil de la pauvreté; quant aux autres, qu’ils paient le coût réel du service. De toute façon, il ne profite vraiment qu’aux plus fortunés.

En outre, si les états veulent augmenter leurs revenus, ils peuvent facilement imposer une surtaxe sur les gains de nature spéculative, mais ceci nécessite une concertation à l’échelle internationale. Nos dirigeants auront-ils le courage politique de confronter le monde parfois interlope des financiers et des spéculateurs?


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